Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 13 août 2023

TWICE COLONIZED

    Ouverture du 33e festival Présence Autochtone (08.08.2023) à Montréal et projection du film documentaire (Groenland, Danemark, Canada) de la danoise Lin Alluna, en présence de l’avocate militante Inuit Aaja Peter elle-même. Argument : « Suite au décès de son fils, Aaju Peter se lance dans une quête éperdue pour récupérer sa langue et sa culture, dont elle avait été coupée suite aux politiques coloniales d’assimilation. Se retrouver soi-même, panser ses blessures, surmonter les traumas, affronter le colonialisme, changer le monde : mission impossible? Twice Colonized, preuve à l’appui, étayée de sept ans de tournage, démontre que courage, émois, convictions peuvent se conjuguer pour influencer durablement le cours de l’histoire. » You’re born to this world to make a difference (trailer). En plein dans le mouvement mondial de la Résurgence autochtone, avec non pas cette double-consciousness mais triple-consciousness, en quelque sorte. Et l’activisme, cela ne m’échappe pas, est décrit par deux fois dans le récit, en son point précis de bascule : « my awakening ».