Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 22 janvier 2023

L'ÉMOLLIENT COLLECTIF

     Klemperer. Ce principe « que la langue pense et poétise à notre place » (LTI, édition Pocket/Agora, 1996, p. 143). L’intérêt à la technicisation et mécanisation de la langue par les nazis (et on se souvient déjà de la célébration des machines et de la technologie par les futuristes italiens). Notre époque est plutôt à l’émotionnalisation de toute chose en toute chose. On applique collectivement le soft et l’émollient. Le coddling est une variante de cette époque de pleurnicheurs.