Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 17 juin 2022

LES TROIS CENSURES

      Dans le phénomène dit de cancel culture, ce qui se trouve mis à jour ce sont trois niveaux de censure : celui de l’État, le plus connu, sur lequel on s’est longtemps focalisé en vertu du lien présupposé entre censure et pouvoir ; celui des institutions, décideurs et autres gestionnaires, qui font ingérence, de David Schor à Wendy Wesley en passant par les universités et les milieux de la culture ; celui des groupes de pression au nom d’une parole horizontale et inclusive (voir l’exemple récent de l’affaire Marty, dans laquelle n’interviennent ni l’État ni les administrateurs).