Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 11 mars 2019

TYPOLOGIE

   À « la recherche de ce qui n’existe pas encore » (Entretiens, t. II, p. 344), il y a à propos des séries plastiques d’Illustrations cette curieuse typologie personnelle, imagination de l’élémentaire ou nomenclature de physicien : d’un côté, les « textes liquides » qui peuvent durer dix pages mais au besoin en avoir vingt, et vont « se mélanger les uns aux autres » ; les « textes solides » qui vont « se détacher d’eux, qui sont publiés sans transformation » et se présentent comme « des blocs » et au contact de ces deux catégories « une espèce de poussière verbale » ou « les textes gazeux » (ibid., p. 121).