Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 17 mars 2019

HISTOIRE DE MOI(S)

La simplicité par laquelle cela s’énonce, l’expérience dont cela s’inspire : « je crois qu’il ne faut jamais oublier que dans la littérature le sujet biographique ne se contente pas de s’exprimer. Le sujet écrit pour se transformer, c’est-à-dire pour constituer un nouveau “moi”, un nouveau “je” : on écrit pour renaître et par conséquent on écrit pour être quelqu’un de différent », l’avènement de cette altérité constitutive du régime artistique de l’œuvre trouvant l’une de ses conditions dans « d’immenses détours » dont « la lecture des autres » (Michel Butor, Entretiens, t. II, p. 301).