Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 7 mars 2019

RÉCIPROCITÉS

En évoquant cette organisation qui reposerait « sur une phrase maîtresse à quoi on va accrocher des notes » (et Butor précise aussitôt « d’ailleurs » que c’est la forme du Coup de dés), l’auteur passe à propos de 6 810 000 litres d’eau par seconde à la logique des « réciprocités » ou « structures réciproques » soit « une phrase ou un ensemble de phrases qui peut fonctionner comme note par rapport à un autre ensemble, et ceci réciproquement », d’où l’articulation entre « la stéréophonie instrumentale » (celle de la radio) et « la stéréophonie grammaticale de la structure même du texte » : organisations en constante variation comme les eaux de la cataracte de Niagara (ibid., p. 155-156). De livre en livre, cette quête de la phrase consiste à « obtenir des continus » (p. 157).