Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 9 mars 2019

LA PROJECTION DE MERCATOR

Degrés. Le premier narrateur et l’annonce de la leçon pivot sur la découverte et la conquête de l’Amérique – ce qui a provoqué cet événement ou « multiplication par deux soudainement des dimensions de l’univers » (Gallimard, 1960, p. 66) et la mise en crise de la représentation à travers la science par excellence de l’espace qu’est la géographie, ce principe « qu’il est impossible de représenter la terre avec précision sans la déformer » ou « sans employer un certain type de projection », la perception faussée par « la projection cylindrique, dite projection de Mercator » employée dans les planisphères qui tend à majorer « les surfaces des pays des zones tempérées et polaires au détriment de ceux de la zone équatoriale » (ibid., p. 56). Passée au romanesque, la loi mathématique et physique, dont les défauts pratiques ont été discutés, se noue à l’impensé idéologique.