Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 14 février 2021

QUAND L'ÉTAT S'EN MÊLE

    Nouvelle clownerie de Jacques Frémond, recteur de l’université d’Ottawa sur Radio-Canada : « Faut-il défendre la liberté académique ? » (13.02.2021). Au moins ses confusions et ses incompétences peuvent-elles nous servir de contre-exemple. Surtout, l’événement le plus important : sortie du premier ministre du Québec, François Legault, qui se dit prêt à agir en faveur de la liberté d’expression et de la liberté académique dans La Presse et The Gazette – ce qui est déjà un problème : cet amalgame qu’on dénonce depuis le début. Mais c’est un début. Évidemment : les idéologues médiatiques à droite sont ravis de se trouver un nouvel ennemi à cette occasion, wokisme et cie ; à gauche, on pousse des cris d’orfraies avant même qu’on sache de quoi il s’agit, la censure qu’on dénonce va être instaurée de fait par le gouvernement. Etc. Il est capital que la question devienne aujourd’hui politique, qu’il y ait une prise de conscience généralisée, qu’on discute et s’entende collectivement. Je laisse de côté les fantasmes sur l’ingérence et le contrôle. Ce sont de bons réflexes en soi – essentiels ; mais on ne reprochera pas non plus aux dirigeants de s’inquiéter tout à coup des dysfonctionnements qui ont lieu sur les campus, quand on sait combien le trop long silence et l’inaction ont été dûment reprochés aux rectrices et recteurs… On s’achemine probablement vers un comité consultatif en lien avec les directions d’universités. À voir. C’est un petit pas.