Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 28 février 2021

FOLIE ET RAISON

     Dans cette controverse, et Dieu sait qu’Isabelle Arseneau et moi-même recevons des coups, de gauche et de droite, le plus intéressant est la réaction de la société civile, telle traductrice, un psychologue, un éditeur, etc., et bien sûr des professeurs de secondaire et de cegeps (dûment inquiets eux aussi) : le plus frappant, outre les encouragements, c’est le discours de l’évidence dans lequel chacun se retrouve, la parole minimalement juste, et on n’a rien cherché de plus, modestement : faire entendre raison dans un débat détourné et capté par les radicalités idéologiques d’un côté, les instrumentalisations cyniques de l’autre. Comme si la folie s’était emparée du cœur de nos institutions et que les gens ordinaires, consternés, assistaient au triste spectacle. La raison est dehors.