Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 28 février 2021

LE MOTIF TROUBLANT

     Au gré des lectures, les divers nœuds de discours qui se rendent visibles, par exemple cette expression des comités Black Panthers dans les années soixante, l’injonction militante à « civiliser les Blancs », qui inverse évidemment l’idéologie impérialiste, esclavagiste et assimilationniste des puissances occidentales. Ce fragment de discours, je le réentends dans cette déclaration des étudiants BIPOC de l’université d’Ottawa, qui depuis le début me jette dans le trouble parce que je n’arrive pas à en saisir exactement le fond ; mais précisément : « éduquer les professeurs » sur le racisme et les discriminations – écho-variante des Black Panthers. Il y a là une évidente filiation. À suivre.