Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 5 janvier 2019

TRANSPORT

« L’avion dans lequel je voyageais vers San Francisco s’est arrêté trois fois à Los Angeles : à Long Beach, à l’aérodrome international, à Burbanks. Je voyais défiler sous mes yeux les hectares et hectares de petites rues perpendiculaires faiblement éclairées… » (p. 15) En plus d’une des rares marques du je, le mobile c’est aussi, et littéralement, le (moyen de) transport et non seulement le mouvement dans l’espace ; avion et ce que métonymiquement suggèrent phares et pare-brises. La « fusée » dont parle Saint-John Perse dans Vents