Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 4 janvier 2019

PETITES CHOSES

« En dépit de l’immensité du Sud-Ouest, ce sont de petites choses vues, entendues, senties, qui créent les impressions les plus durables » (p. 9) et s’ensuivent quelques exemples disposés verticalement en énumération. Choses vues fait songer un instant à Hugo. Mais elles sont aussi bien senties qu’entendues, voir en clôture les dialogues transcrits, ayant l’allure de vers et de strophes : « oui, je t’en prie… / les métros qui descendent de Manhattan: / 86rue,/ tu es choquée ? / mais non, tu ne comprends rien… / il me regarde / […] Volez… / Fumez… / Attention, / attention, / un meurtre à Central Park » (p. 318).