Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 20 septembre 2018

FILM DU SILENCE

Fouille nocturne. Archives vidéos. Des déclarations nettes et ciblées – exactes – qui vont à l’essentiel. Xavier Dolan à propos de son long métrage Juste la fin du monde – encore : que les mots sont « secondaires » – pris à ce premier niveau dans la perspective d’une sémiotique des corps – le jeu des visages, des esquives, des regards, des sourires, etc., plus précisément – à un plan plus complexe – que ce qui importe c’est « ce qui est sous les mots » ou « entre les mots » – l’image acquiert cette valeur, la voix cinématique comme flux bavard pour faire valoir « un film du silence ».