Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

jeudi 31 mai 2018

SYNTAGMATION (BIS)

L’appareil notionnel reste provisoire, aléatoire, qui cherche à rendre compte du processus même du continu : entre les catégories techniques et les demi-concepts. Syntagmation (voir post de novembre 2017) est celui qui résiste le plus. À comparer : « Sémiologie de la langue » : « Du signe à la phrase il n’y a pas transition, ni par syntagmation ni autrement. Un hiatus les sépare. » (Problèmes, t. II, p. 65) ; « La forme et le sens dans le langage » : « Sur ce fondement sémiotique, la langue-discours construit une sémantique propre, une signification de l’intenté produite par syntagmation des mots où chaque mot ne retient qu’une petite partie de la valeur qu’il a en tant que signe. » (Problèmes, t. II, p. 229). La  question débattue n'est pas similaire, et la distinction signe / mot s’y déploie déjà. La deuxième occurrence est celle que retiennent les manuscrits du Baudelaire