Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 29 mai 2018

IRONIE

Roth de nouveau. Il y a certes cette singulière saveur du texte romanesque, toujours repris, et partie de l’œuvre me reste encore inconnue ; mais ce sentiment aussi de gêne persistante à l’égard de ce qui fait d’abord sa signature, et que je ne suis toujours pas parvenu à surmonter : cette oralité fondée par saturation sinon sursaturation de l’ironie (voir bien sûr le cas – séminal et paradigmatique – de Portnoy) – qui explique l’état d’ébriété dans lequel le lecteur se trouve en fermant le livre, au point qu’on est obligé de dévorer homéopathiquement l’œuvre pour l'apprécier pleinement.