Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 16 mai 2018

SONNET SELON GUILLEVIC

Ces mots relevés de Guillevic dans « Épître, XIII » (13 janvier 1955), la simplicité efficace à énoncer l’éthique en acte d’une création, pour ce qui ne semble être qu’ensemble « structuré » et « esthétique ancienne » – une forme passée par toutes les voix et distorsions – savoir : « […] si du sonnet j’ai fait ma chose / et non pas répété, ma foi, ce qu’on connaît » ; à prendre dans l’opposition établie par Jean Tortel dans sa lettre du 29 décembre 1954, entre le répété et le redit qui met sur la voie du renouvellement (Discussion sur la poésie, Tortel, Daix, Guillevic, Aragon, Europe, 111, mars 1955) ; d’où chez Guillevic « […] et, pour la nouveauté, / Je ne connais que celle où l’avenir fredonne ».