Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 27 février 2017

FONTES


Aussi : curieuse sensation de haine à l’égard de cet hiver qui ne tient pas ses promesses, part à la sauvette – d’un coup ; une pleine bordée, enfin douce, froide et généreuse, et plouf, plus rien : la disgrâce complète qui laisse dans l’incertitude du rythme saisonnier à adopter. C'est de l'ordre de l'éjaculation précoce : un ensemencement stérile, sans plaisir aucun, un peu avant, trop court, rien après, comme ça arrive (car il paraît que ce genre de déconvenue physiologique arrive...) Et puis des allures d’été faussement gaies. Un mélange sans clarté. Des lumières déplacées. Le détestable ressentiment qui naît d’avoir été durement trompé sur la marchandise. Du désenchantement ? Sans doute. Ce qu'il en coûte le plus peut-être : devoir sortir trop vite de l'inertie, des mois de torpeur jouissive, de la vie souterraine et ritualisée. Pas envie.