Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 24 décembre 2016

THÉÂTRE


Sauf pour ceux qui croient pouvoir s’en tenir à l’illusion lexicale de la synonymie, le travail des co-occurrences et des nuances. Exemple parmi tant d’autres, au fil des lectures, « Une amitié » au seuil de sa dernière pièce, Une chienne (Montréal/Paris, Léméac/Actes Sud, 2016). Wajdi Mouawad revenant sur sa collaboration autour des Phèdres (Euripide, Sophocle, Kane, Coetzee) à distance, par textos, avec Krystof Warlikowski : « De temps en temps, nous travaillons ensemble. Parcimonieusement. Cela est d’autant plus surprenant que tout, ou presque, nous sépare. Le style, la manière, la vie. Nos langues maternelles diffèrent, notre théâtre aussi, ainsi que l’histoire de la Pologne et celle du Liban, nos pays respectifs. » (p. 10)