Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 26 décembre 2016

PORTRAIT DE « MARGOTTON »


À condition de traverser la rhétorique familière du comédien en épistolier, le parler circonstanciel de sa syntaxe, quelques « mots justes » pour un vue juste de Duras en « voyou » – une « forme de délinquance » de l’écriture jusqu’à l’ethos et sa mise en scène médiatique : « ta diction à la fois douloureuse et précise » ; « un intellectuel se serait expliqué, toi tu trouves » ; « ta violence, c’est aussi ce qu’on n’ose pas entendre, ton déraisonnable » ; « tu aimes être marginale, marginalisée » – et finalement : « Malgré tout, c’est presque impossible de te définir. Je sais seulement que dans cinq cents ans, il y aura un auteur et cela sera toi » (Gérard Depardieu, Lettres volées, Paris, Jean-Claude Lattès, 1988, p. 77-79).