Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 28 décembre 2016

CANUCK FRENCH SUITE


Lettre à Yvonne Le Maître : « Tout ma connaissance provient de ma “Canadienneté-française” et de nulle part d’autre. La langue anglaise est un instrument tard trouvé […]. La raison pour laquelle je manie les mots anglais si aisément c’est que ce n’est pas ma propre langue. Je la remodèle pour que ça rentre dans des images françaises. » (Selected Letters, 1940-1956, Viking, New York, 1995, p. 228-229 – traduction J.-C. Cloutier)