L’intérêt des navets cinématographiques, du
mauvais goût au goût du jour. Il s’en fabrique et s’en produit à la masse, spécialement
dans le registre de l’anticipation, de la dystopie, de la science-fiction.
Celui-ci : Equals (2105) de Drake Doremus. Certes, « it is so vague, cliché-ridden and devoid of surprise
and suspense that once you grasp its premise, watching it is like leafing
through a design magazine kept in a refrigerator » comme en témoigne assez justement
un critique du NY
Times. Mais l’ennui qui s’en
ressent est encore un événement. Tandis que le cinéma décline ici
laborieusement et inlassablement A Brave New World et 1984, c’est
encore le « white-on-white environment » qui retient l’attention.
La couleur d’un univers écodigitalisé, fade et aseptisé, à violence intérieure –
cette chromatique du contemporain, répétée et copiée à l’envi par tant d’autres
« œuvres », indexe du déjà-vu et s’achève en trop-vu. Elle défait l’image. Du blanc racialisé – même s’il
est rehaussé d’un peu de diversité (par légères touches, pas trop quand même…) –
au stéréotype de la perfection-aliénation. L’art ou la grande lessive du cerveau.
