Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 30 décembre 2016

PINS


Il me revient tout à coup, je ne sais pourquoi, ce mot obsédant mais vague et approximatif de François Mauriac tenant spirituellement les Landes natales et paternelles pour un espace métaphysique. À 140 km/h sur la route, au moment heureux de prendre congé de l’ennui qui avait duré trop longtemps (deux ou trois jours rituels et forcés de visite au terroir), j’avais beau en sonder et en scruter une dernière fois le rectiligne monotone, ces mêmes allées, non, toujours rien. Encore moins une présence. Décidément, et j’en ris encore comme à cette époque, je dois avoir la vue courte.