La religion woke de Jean-François Braunstein. Longue hésitation avant d’engager la lecture de cet essai qui, sans être inintéressant, tombe dans les écueils habituels de la question. L’auteur perçoit bien l’histoire des Awakenings, mais décline l’analogie religieuse – selon les mêmes travers que John McWhorter et son personnage du « Elect ». C’est tout à fait caractéristique de travaux qui n’arrivent pas à cerner la spécificité de leur objet. Quant à la conclusion sur les valeurs de l’Occident, ce genre de propos civilisationniste est aussi désespérant que ce qu’il essaie de combattre. Je suis gavé et tanné de ce genre de livres médiocres.
"L'écriture doit se ressentir de cette impatience, de cette obligation d'aller vite et en être un peu négligée" (Marguerite Duras, Outside, 1980)
Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.
Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.
D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.
Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.
Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.
Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.
Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.