Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 19 février 2022

TITRES

    Dans cette nouvelle business, on a tendance à s’autodéclarer « consultant EDI », plus souvent « consultante EDI ». On détient un savoir sur la base non de compétences mais de son vécu et de son identité : en priorité, être femme, ou appartenir aux minorités dites visibles. Le nec plus ultra, bien entendu, c’est lorsqu’on est intersectionnelle. Et de fait, à examiner les profils des consultantes déclarées, ceux-ci se rapportent aussi bien à la science politique, au management, à la formation administrative, à l’histoire, à la sociologie, etc. Dit autrement, aucune compétence n’est spécifique à la business EDI, qui se fonde en priorité sur le mythe de l’expérientiel. N’importe quelle compétence sera opératoire et pourra donc être justifiée. Derrière les titres, les postures et impostures, ce qui est préoccupant, c’est le statut accordé aux savoirs, et les relations aux savoirs.