Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 19 février 2022

LA LINGUISTIQUE POPULAIRE

     C’est le sentiment, et le régime de l’intuition, du raisonnement analogique, etc., qui est mis de l’avant dans les guides de rédaction épicène ou autres manuels d’écriture inclusive. Quand les auteures en sont déclarées, il est frappant de constater que les femmes – logiquement – sont dominantes. Des hommes ne sont pas exclus mais, par définition, ils en sauront toujours moins que les femmes, en vertu des savoirs dit expérientiels. Le sentiment, c’est ce qui doit se porter garant, contre le système de la langue si nécessaire, de l’équité et de la justice – de l’inclusion. De fait, les savoirs pratiques auxquels répondent les « guides » recourent moins à des arguments scientifiques qu’à ce que Sylvain Auroux appelait dans sa Philosophie du langage une « linguistique populaire ».