Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 19 février 2022

LES CONSULTANTES "LANGAGIÈRES"

  Le modèle par excellence de ces consultantes EDI, ce sont celles qui se reconnaissent au rang de « langagières ». J’ai déjà commenté cette nominalisation d’une valeur particulière de l’adjectif « langagier » que le TLF en ligne glose de la sorte : « B. − [En parlant d’une pers.] Soucieux du langage. C’est parce que l’écrivain ne s’est pas assez soucié de mots qu’un lecteur le trouve tout langagier, astucieux, verbal (Paulhan, Fleurs de Tarbes1941p. 117). » Ce souci s’accomplit sous l’espèce d’une sensibilité au langage et à la langue. Il va sans dire qu’une sensibilité ne constitue pas un savoir et ne saurait valoir à sa place. Mais c’est très exactement ce qui se passe : ce qui est au centre c’est le sentiment linguistique, au lieu du regard expert sur l’objet.