Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 23 novembre 2018

À DOUBLE ENTENTE

Ce qui pose un double problème : l’articulation en amont avec l’utopie de la Nuit, dont la parole est déclenchée par une rencontre d’une autre sorte (le système inaugural des temps : « Tu tournais le coin de la rue quand je t’ai vu ») ; l’articulation avec le régime dialogique de la « pièce », et ses imitations oratoires, souvent commentées – selon le rappel opéré au seuil de la lecture par le pastiche d’entrée lexicographique sur « deal » : « entente tacite », « signes conventionnels », « conversation à double sens » (p. 7). En surface, le tentant est d’indexer le contrat économique sur le contrat rhétorico-pragmatique de la parole (ou réciproquement) ; mais j’ai toujours pensé que ce n’était pas le lieu – précisément ; et que le champ de l’implicite (la catégorisation même de l’implicite) était lui-même pris au jeu.