Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 17 avril 2018

MODUS LOQUENDI

Il y un embarras quand même à coordonner de la sorte les termes du débat, et inévitablement à leur retirer complexité et résonance. Une réserve potentielle de la lecture (dans l’acception logique et physique du terme). D’un côté, si la manière, et De Certeau en circonscrit le champ conceptuellement instable pour sa période – manière / manières / maniérisme (p. 194-196) – se pense comme modus, elle ouvre sur une grammaire et même une sémiotique des modalités. Pouvoir, devoir, vouloir sur l’axe du savoir, du dire, du faire : la classification des verbes dits modaux, et la mise en tension entre l’opération mystique et l’opération de vérité, ce qui intéresse l’auteur de prime abord ; la « distribution pronominale » que complète la « distribution des modalités » (p. 254). En regard, un modus loquendi qui regarde vers des modi significandi, c’est-à-dire des « modes actifs ou passifs » qui obligent à s’interroger sur la « force » des « mots » (p. 173) en deçà ou au-delà d’une perspective illocutoire.