Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 17 mai 2022

LE NOUVEAU COGNITARIAT

     Une enquête statistique, même primitive, sur l’internet montre que le terme de « langagier » (comme substantivation de l’adjectif qui s’oppose à « linguistique ») fait valoir une place particulière dans la société contemporaine de la connaissance. Ceux ou celles qui se dénomment de la sorte participent à une économie souvent dématérialisée, à travers les pratiques de traduction, de révision linguistique, d’aide à la lecture ou à la rédaction, autant de services proposés aux particuliers, aux entreprises, aux administrateurs publics. On est loin de la cléricature universitaire. Il s’agit plutôt ici d’un cognitariat très spécialisé (souvent des travailleurs autonomes ou à métiers polyvalents) qui est particulièrement présent dans l’espace numérique, en raison de l’expansion des outils technologiques (blogs, pages web, etc.).