Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 18 juillet 2020

TRAITÉS

Baldwin (op. cit., p. 554-555) : tirade de Christopher, retour au présent narratif, années 60 – : « Non, que dalle. C’est l’esprit des gens, mon vieux, ce qu’ils ont dans la paillasse, c’est ça qui compte ; et ils ne veulent pas de nous, et ils ne nous aiment pas, et tu peux lire cela sur la tête de tous les flics. Et ces lois qu’ils font passer, pfff, c’est tout comme les traités qu’ils ont signés avec les Indiens. Rien que des mensonges, ils n’ont jamais eu la moindre intention de les respecter, ces traités, mon vieux, ils voulaient la terre et ils l’ont eue, et maintenant ils veulent la garder, même s’il leur faut coller tous ces branleurs de Noirs derrière des fils de fer barbelés, ou les abattre comme des chiens. »