Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 11 juillet 2016

MTL


  Celle-ci est quand même étrange, à la fois carrée et nervurée, avec ses symétries ennuyeuses, son manque de sinuosité, énième réplique des cités qui se découvrent sur cette portion de continent. Une proéminence presque unique en guise de fierté locale, qui vient interrompre le goût du rectiligne. Des ponts rongés. Toute une ville bosselée et forée à tant d’endroits, difforme même à force d’y entreprendre la survie et l’acharnement. C'est en dessous que cela se passe. Ses puits et ses abîmes — pour parler très noblement — y sont matière à plaisanterie, quand la politique ne s’en mêle pas. Les castors de l’âge moderne en débâtissent et rebâtissent les voies, les canaux, les périphéries et les réseaux. Ils engraissent au gré des saisons.