Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 20 décembre 2023

LA DÉMOCRATIE TOTALITAIRE

    De lui-même, le titre est absurde : Le totalitarisme sans le goulag (Les Éditions de la Cité, 2023). Il se place dans la même veine que La révolution racialiste et L’empire du politiquement correct. Au reste, le propos se tient en avant du seul phénomène « woke » qui n’est lui-même qu’un révélateur d’un totalitarisme à l’œuvre dans les démocraties de plus en plus illibérales. Dans la littérature conservatrice, c’est l’un des deux lieux communs avec l’association religieuse (v. Braunstein). Cela croise ici les propos de Heinich sur le totalitarisme d’atmosphère. On est du côté des gros concepts selon Deleuze, dans l’approximation et l’absence de rigueur qui ne s’embarrasse pas de définition. Le terme même n’est jamais défini par MBC ; presque pas de travaux convoqués, encore moins le classique de Arendt.