Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 27 octobre 2019

LE SPECTACULAIRE, LE DRAMATURGIQUE

Un contrepoint capital dans la discussion autour du metteur en scène comme « meilleur agent du pouvoir », et « réinsertion de l’art dans le fonctionnariat » (p. 150) est ce que la sujétion étatique et la pression économique mettent au jour : le théâtre aussi bien que l’administrateur-créateur est « isolé », et sans pouvoir atteindre un public qui le ferait vivre ; et bien souvent « la première victime du prix du “spectaculaire” qui remplace un discours dramaturgique spécifique très souvent absent » (p. 151). Cette analyse doit être évidemment coordonnée par ailleurs à l’entretien avec Jean-Michel Potiron (1994) qui ouvre Mes projets de mises en scène, même s’il ne s’agit pas du même niveau de débat. Il reste que l’accent est mis sur la dramaturgie, à l’œuvre selon Lagarce dans la génération précédente (Planchon, Sobel, Chéreau), plus que sur un théâtre de l’image (décliné pour partie chez Lavaudant). Ce que cela implique : la relation entre le spectaculaire et l’image. Ce qu’inversement la proposition selon laquelle « l’image vient du texte » (p. 20) dit des notions de spectacle et de spectaculaire, en les dissociant.