Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 8 juillet 2019

UN ART DU CONSENSUS

La non-singularité du hain-teny, en vertu – conditionnellement – de la description ethnographique qu’en propose Paulhan, ou ce qui ressortit à un art « common, public, produced by and appealing to the authority of consensus » et Saussy l’oppose en premier lieu au paradigme symboliste qui a dominé plus particulièrement la scène dans les décennies précédentes, le doublet Mallarmé-Valéry. En ce sens, conclut-il, « the poetics of the hain-teny must be the most antipoetic poetics imaginable » (p. 24). Et plus loin, il est encore question de « social poetry » (p. 25), sil est vrai que l’enjeu nest autre qu’un « collective subject » (p. 27).