Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 6 juillet 2019

POÉTIQUE DE L'ORDINAIRE

Il est non moins remarquable (ou emblématique au vu du titre et du projet) que l’enquête s’ouvre par le cas Paulhan et les hain-tenys, l’importance du lieu commun à rebours de l’originalité (cf. le motif de la Terreur) et de l’axiologie que le XIXsiècle a installé comme des avant-gardes en cours – « ready-made thought or stock phrasing » (p. 22) – « Paulhan’s ethnographic description offers a different and in many ways opposite version of poetry and poetic value. What Paulhan discovered was a strict poetics of “ordinary language” [trad. langage / langue ordinaire, plus probablement], not the rejection but the espousal of automatism » (p. 24). Oralité et collectivité : le champ de la mémoire, du répertoire, du dialogue, de la joute, etc.