Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 6 juillet 2019

LA DISTANCE OBSERVATRICE

Ce sens du problème est probablement inhérent au projet et à ce qu’il revendique dans le titre même, la distance de l’observation puisqu’il s’agit moins en définitive de proposer une nouvelle théorie de l’oralité que de voir comment elle émerge comme objet de discours, quelle place elle vient remplir, à quelles fonctions elle répond – point de vueexplicité dans les pages liminaires : « By calling it “The Ethnography of Rhythm”, I have tried to foreground a constitutive distance between orality and its observers, and to insist that it is only through an overlay of media (since ethnography is an overlay of cultures) that oral poetry emerges into view at all. The book is a working out of the ethno- and the –graphic sides of the problem. I have tried to warn myself off the naieveté of direct reporting, of telling you what orality is. » (ibid., p. 5)