Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 8 juillet 2019

L'IMPERSONNEL

Un problème analogue avec les travaux de Marcel Granet sur la tradition chinoise, aux marges là encore de la culture occidentale : celui d’une « impersonal poetry », avec ses attitudes et ses « typecast protagonists–the wise virgin, the brave youth, the timid lover, and so on », de sorte que les locuteurs et récitants de cette poésie sont moins des « individuals » que des voix « accurately enacting their predetermined roles » (p. 31). Il n’y a certes pas équivalence entre l’idée de commun, de consensus, de social ou d’impersonnel, mais ce sont là autant de variantes d’une théorie possible du collectif, de même quil ny a pas équivalence entre individuel et singulier.