Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 14 octobre 2018

RELIGION

L’éloge de l’entreprise chez Horn, au moment de se séparer de Léone, scarifiée, dans Combats de nègre et de chiens : « À votre retour, je vous demande de ne pas trop parler. Pensez ce que vous voulez, mais ne faites pas de mal à l’entreprise. […] Je lui ai tout donné, moi, tout ; elle est tout, pour moi, tout. » (Minuit, 1983, p. 102-103). Culte où l’entreprise est chose sacrée et incorruptible ; transcendance dépassant les individus : tout – moi. Dans ce vis-à-vis qui fonde le plaidoyer, libéralisme et religion articulés – Horn se déverse tous les jours, dans les médias, dans la langue politique, l’économique, etc.