Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 26 octobre 2018

DÉFENSE DE LA CULTURE

Cette précision, à la même page, qui consonne étrangement même en son régime de comparaison et d’hypothèse, si on la rapporte à la double temporalité qui institue ici l’historicité du commentaire : « […] Ce trait apparaît déjà chez Tacite, bien que sous une forme beaucoup moins accusée ; et il a sans doute sa cause dans la position défensive à laquelle la culture antique est de plus en plus désespérément acculée ; devenue incapable d’enfanter une nouvelle espérance et une nouvelle vie, elle devait se borner à prendre des mesures susceptibles, au mieux, de retarder sa ruine et de préserver le statu quo. » De quelle culture parle Auerbach exactement ? La question mérite d’être posée si on la mesure aux corpus et à la longue « tradition » de « littérature occidentale » (abendländischen Literatur) dont, en romaniste, l’auteur fait à sa manière un récit.