Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mercredi 31 octobre 2018

FAÇONS

Sur l’autre volet, des « phrases elliptiques » aux « choses infimes », les petits riens – « manière de dire » de Lagarce. Ces répliques dans leur ponctuation à lire des comme des laisses ou des versets, le lecteur ne sait trop ; qui déclinent les façons de l’autre ; « leur manière » comme dit la mère – celle d’Antoine et Suzanne – brutal « mal dit ou dit trop vite » – la « manière trop abrupte » (Juste la fin du monde). Ce qui me ramène souvent à cette question de savoir pourquoi c’est chez les écrivains de théâtre (Beckett, Koltès, Lagarce entre autres) que cela pointe le plus clairement.