Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

vendredi 15 juin 2018

À LIRE, À CONSTRUIRE

Le point majeur de dissension que je peux avoir avec cette théorie émergente des assemblages, c’est ce que le terme conserve d’architectural et de mécaniste – le côté LEGO ou, pour suggérer une version plus noblement savante, le bricolage à la manière de Lévi-Strauss. En outre, c’est bien plus qu’une performance du montage : cela induit la coopération ou la production ou l’invention du lecteur, question que Benveniste néglige presque entièrement. Car l’unité par l’ensemble, l’ensemble par l’unité qui se trouve au cœur du processus des assemblages poétiques n’est pas une positivité identifiable. Elle n’est pas reconnaissable a priori comme le sont le phonème ou le morphème. Elle est en cours : à construire et à connaître simultanément.