Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 16 décembre 2017

MÉTASOCIÉTÉ


Dans la relation sémiologique qui unit la langue à la société, il y a cet argument capital de Benveniste, outre ce fait qu’il est possible d’étudier la langue « pour elle-même sans se référer à son emploi dans la société » (Problèmes, II, p. 95), non par illusions spontanée ou décision arbitraire – il suffit de considérer telle étude phonologique ou morphosyntaxique – et l’hypothèse rencontre évidemment à terme des limites, mais également qu’il est impossible en retour de « décrire la société, de décrire la culture hors de leurs expressions linguistiques » (id., 96), l’argument donc qui place cette différence radicale selon laquelle il y a nécessairement une métalangue, mais il ne peut y avoir de « métasociété » (ibid., 97), la société ne pouvant se penser, se réfléchir, se catégoriser sans symbolisation.