Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 24 octobre 2017

COMPARATISME


Les pages sur les cas syntaxiques empruntés aux langues indo-européennes débordent constamment les considérations philologiques. D’une part, le rappel du relativisme comme méthodologie ; d’autre part, la soustraction critique de l’esprit à la double catégorie du naturel et de l’universel. Le travail perpétué en retour de défamiliarisation, que résume par exemple « La construction passive du parfait transitif », au cœur d’un débat technique : « Que cette construction possessive ait été si longtemps interprétée comme “passive”, est la preuve des difficultés qu’on éprouve souvent à juger d’une langue pour elle-même sans la transposer dans les cadres d’une structure familière. » (Problèmes, t. I, p. 186). Le multiple et le pluriel empiriques d’abord – ceux des idiomes et des formes archaïques voire primitives ; le principe de non-familiarité et d’étrangèreté comme condition de la théorie.