Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

mardi 20 août 2019

L'ARRIÈRE-PENSÉE

La conclusion dont je n’avais pas souvenir de Tribulat Bonhomet, en digne héritier de la lignée Prudhomme-Homais, dialogue avec la Voix de Dieu, tant de fois répudié : « – Que croyez-vous être ? – L’arrière-pensée moderne. » (Œuvres complètes, t. II, p. 226). Avec l’ambiguïté – masquée/démasquée, ou double lecture du mot composé par l’italique sur « arrière » ; on en déduirait cependant (ou aisément) qu’il y a encore, et peut-être plus que jamais, plein de Bonhomet parmi nous.