Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 17 février 2024

SÉMINAIRE HIVER 2025

   En se projetant dans le futur. Team-teaching avec IA. Séminaire – Théorie littéraire 2 : Autour de la cancel culture. « Notre époque se place sous le signe de la cancel culture : mots interdits, ouvrages retirés des bibliothèques, programmes scolaires expurgés, lectures publiques boycottées et, pour finir, de spectaculaires autodafés qui défraient la chronique. Chacun a ses raisons. Pour les uns, il s’agit de corriger les textes, en les purgeant de tout ce qui pourrait porter atteinte aux groupes marginalisés au nom d’une société plus inclusive ; pour les autres, il s’agit d’exclure toute question sur l’identité sexuelle, le genre et la race en « sauvegardant » les valeurs morales de la société. Si elles expriment une sorte de révisionnisme culturel et historique, les pratiques d’annulation n’en sont pas moins un hommage indirect et involontaire au pouvoir de la littérature. Car c’est sa force corruptrice et même subversive, sa capacité à agir dangereusement sur les lecteurs qu’elles voudraient à tout prix limiter ou neutraliser. En vérité, loin d’être un phénomène inédit, la cancel culture s’inscrit dans une plus longue histoire, celle de la censure en régime littéraire. Ce séminaire entend ainsi proposer une exploration approfondie des liens entre la culture de l’annulation et l’histoire de la censure littéraire en empruntant deux axes : d’une part, une enquête théorique visant à définir de manière opérationnelle la notion elle-même et à interroger son potentiel heuristique, en retournant aux travaux qui l’ont abordée ; d’autre part, une approche historique et empirique des œuvres, aussi bien françaises que québécoises, depuis le grand Débat sur le Roman de la Roseau XVe siècle jusqu’aux récentes destructions de livres. Au nom de quelle autorité ou de quel droit censure-t-on ? Selon quel modèle de lecture ? En vertu de quels critères, esthétiques, éthiques ou politiques ? Quels rapports enfin censeurs et censurés entretiennent-ils entre eux ? »