Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 15 mai 2017

LE CORPS DU POÈTE



Benveniste – Baudelaire (6, f°4 / f°4, édition citée, p. 32-33) – immanquable observation de l’auteur : « Toute la poésie lyrique procède du corps du poète ». Et le mot est souligné, riche en virtualités théoriques. Là où je ne parviens pas à le suivre : la ligne sensation-émotion, le pathique et les pathèmes – le propos se loge dans l’esthésie pour n’y échapper que très difficilement. Et il travaille durablement un large volume des manuscrits. Il y a plus du côté de ce qui me semble être une théorie des assemblages discursifs – ce sens premier-primitif de phrase : « tout est dans la jonction », et Benveniste bute spécialement sur l’analytique du continu.